ŒUVRES COMMENTEES PAR VINCENT

 

La Maison Jaune

Lassé de ne pas avoir d’atelier, Vincent loue à raison de 15 F par mois l’aile droite d’un petit bâtiment sur la Place Lamartine.
Cette jolie maison, en plein soleil, environnée de jardins, l’ enchante :« J’ai tellement l’amour de faire une maison d’artiste »…

Dans une lettre à sa sœur Wilhemina, il décrit son nouveau logement : « Je demeure dans une petite maison jaune, avec une porte et des volets verts, l’intérieur blanchi à la chaux ; sur les murs, de dessins japonais très colorés ; le sol en carreaux rouges. La maison est en plein soleil, le ciel, par-dessus d’un bleu profond et l’ombre, au milieu du jour, beaucoup plus courte que chez nous ».
N’ayant pas été occupée depuis longtemps, il obtient de son propriétaire de la peindre « extérieur couleur beurre frais, intérieur blanc, porte et fenêtres vertes »…
Elle fera l’objet de trois dessins, d’une peinture et d’une aquarelle.
Afin d’accueillir Gauguin, Vincent achève l’aménagement de la Maison Jaune. Il achète deux lits, une table, « douze chaises, un miroir et des petites choses indispensables », puis, quelques jours plus tard, complète son mobilier : « J’ai acheté une table à toilette et tout le nécessaire et ma petite chambre à moi est au complet ». (…) « Chaque meuble soit carré et large », et l’ensemble « doit maintenant encore exprimer le repos inébranlable ».
Il s’y installe le 18 septembre, un mois environ avant l’arrivée très attendue de Gauguin pour lequel il prépare aussi une jolie chambre : « L’autre chambre, je la voudrais presque élégante avec un lit en noyer à couverture bleue. Et tout le reste, la table à toilette et la commode en noyer mat. Dans cette toute petite pièce, je veux, à la japonaise, fourrer au moins six très grandes toiles, surtout les énormes bouquets de tournesols ».
Cette maison « en plein soleil » va être au printemps le cadre de ses espoirs… en l’été, celui de ses rêves et de son quasi bonheur… à l’automne celui de ses tourments… et dans l’hiver, celui de sa tristesse puis de sa dépression la plus profonde….
Ce sont les lettres où Vincent décrit sa maison qui nous ont permis de reconstituer l’ensemble de la maison et son aménagement intérieur, aidé bien sûr des peintures et dessins de Vincent.
Si nous avons plusieurs représentations (dessins, aquarelles, peintures) de l’ensemble de la maison et de sa chambre, il nous a fallu retrouver la disposition architecturale des lieux (la maison n’existe plus, bombardée en 1944, puis détruite), puis reconstituer l’aménagement (plausible) de la chambre de Gauguin et de l’atelier.

 

 

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