MOISSON
Etudes de vergers, une considérée trop molle, l’autre
trop brutale, toutes deux manquées.
Un soir à Montmajour, j’ai vu un soleil couchant rouge qui
envoyait des rayons dans les troncs et feuillages de pins enracinés
dans un amas de rochers.
C’est ce que je voudrais faire, c’est le panorama dont tu
as les premiers dessins. C’est d’un large, puis ça
ne s’en va pas vers le gris, cela reste vert jusqu’à
la dernière ligne – bleue celle-là, la rangée
des collines.(492)
J’ai un nouveau motif en train, des champs à perte de vue
verts et jaunes, que j’ai déjà deux fois dessiné
et que je recommence en tableau, absolument comme Koninck, l’élève
de Rembrandt qui faisait des immenses campagnes plates.(496)
Je travaille à un paysage avec des champs de blé que je
crois pas inférieur au verger blanc. Il est dans le genre des deux
paysages de la Butte Montmartre.
Je travaille à
un paysage avec des champs de blé que je crois pas inférieur
au verger blanc. Il est dans le genre des deux paysages de la Butte Montmartre.(497)
La dernière toile tue absolument tout le reste, il n’y a
qu’une nature morte avec des cafetières et des tasses et
des assiettes en bleu et jaune qui se tienne à côté.
Cela doit tenir au dessin.
Il faut que j’arrive à la fermeté de couleur que j’ai
dans cette toile, qui tue les autres.
Alors peut-être, je suis sur la piste et mon œil se fait-il
à la nature d’ici. Attendons encore pour en être sûr.
|