Mangeurs
de pommes de terre
Il y a plus de caractère dans ces têtes que dans tout ce
que j’ai déjà à mon actif. (391 décembre
85)
Les toiles où il y a
le plus de poussière des chaumières et des champs trouveront
quelques amis très fidèles, j’ignore moi-même
pourquoi et comment.
Peindre le paysan
chez soi, au sein de son entourage.
Peindre des paysans est si difficile que les extrêmement faibles
ne s’y attaquent même pas.
... Têtes peintes dans une chaumière où il fait sombre.
Une sur dix vaut la peine d’être vue.
Pauvre chaumière enfumée. Etudier de près les têtes.
« on croit que j’imagine… ce n’est pas vrai…
je m’en souviens.
Plusieurs fois le personnage en train de coudre, de bobiner, d’éplucher
les pommes de terre, de face, de profil… (396)
Je vise à peindre
la vie tout simplement. Et je la peins de mémoire sur la toile
même.
Pour l’instant, je n’ai fait que des études, les tableaux
vont venir. (403 avril)
Les mangeurs de pommes
de terre, c’est un tableau qui fait bien dans de l’or. Mais
il ferait aussi bien sur un mur tendu d’u papier qui aurait la couleur
de blé mur.
Sans cet entourage, il n’est pas question de le regarder.
Les peindre dans leur rudesse.
Si une peinture de paysans sent le lard, la fumée, la vapeur qui
monte des pommes de terre, tant mieux.(404)
J’ose affirmer que les mangeurs de pommes de terre, joints aux toiles
qui vont suivre, demeureront.
L’année dernière, les couleurs m’ont souvent
plongé dans la consternation, mais à présent, je
travaille avec plus d’assurance. (409 mai)
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