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Théo (1er
mai 1857-25 janvier 1891)
Quand Théo
est né, Vincent a dû se sentir mieux... Enfin un frère
vivant à qui s'attacher, avec qui partager, se promener sur la
terre...
Théo aimait ce frère intelligent, qui lui apprenait beaucoup
de choses, qui "inventait toujours des jeux rigolos", qui l'entraînait
dans de longues promenades dans les landes et les bruyères.
Théo a suivi la même carrière, entrant dans la firme
Goupil à Paris quand Vincent était à Londres.
Lors de sa visite à son frère, ils ont passé de "bien
agréables journées". Après son départ,
Vincent lui écrit : "tu m'as beaucoup manqué, je trouvais
tout drôle de ne pas te voir quand je rentrai à midi."
A partir de ce jour a commencé une longue correspondance dont Théo
a gardé toutes les lettres.
Plus tard, quand Vincent n'a plus de travail, Théo le soutiendra
financièrement, de façon inégale d'abord, puis par
une mensualité régulière qu'ils décideront
ensemble.
Théo envoie à Vincent les peintures, toiles, brosses dont
il fait une grande consommation.
Cette amitié va se poursuivre toute leur vie à tel point
que Vincent considérera que son uvre est "faite à
deux".
Il vivra toujours en dette avec son frère, et ne cessera dans ses
lettres de le remercier pour l'argent et le matériel qu'il lui
envoie.
Dans sa galerie, Théo veut promouvoir une nouvelle génération
d'artistes contre l'avis de ses patrons qui ne veulent exposer que des
maîtres reconnus et ne manifestent aucun intérêt pour
les Monet, Manet, Pissaro, Toulouse-Lautrec... qu'il défend.
Il finira par obtenir l'autorisation de leur consacrer des expositions
dans sa galerie de Montmartre.
Il sera toute sa vie au chevet d'un Vincent souffrant de peines de cur
et de manque d'argent.
Ils s'opposeront à quelques périodes : au Borinage, lors
de sa relation avec Sien, et lui reprochera de ne pas trouver un métier,
de "vivre en rentier"...
Il prendra souvent contre Vincent le parti de ses parents qui le considèrent
comme le soutien de la famille.
Théo ne survivra pas à la mort de Vincent et mourra six
mois après dans une crise de démence dans le pavillon "Willem"
de l'hôpital d'Anvers.
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