Anton
van Rappard
En octobre
1880, par l intermédiaire de Theo, Vincent rencontre
Anton Van Rappard, un jeune peintre hollandais dont il se méfiera
d abord, arguant qu il n a pas de temps à
perdre avec « les jeunes artistes qui ne savent pas ce
qu ils font ou disent », mais, rapidement, se liera
d amitié avec lui et partagera pendant quelques
mois le même atelier.
Ensemble, ils travaillent l'anatomie, Vincent fera des études
de squelette d'après un livre prêté par
son ami. Il
fait une douzaine de croquis dans le style des gravures anglaises
qu'il affectionnait, puis reprend des dessins du Borinage :
des femmes de mineurs courbées sous le poids des sacs
de charbon.
Van Rappard quittant Bruxelles, prive Vincent d atelier.
La chambre où il habite, trop petite pour y travailler,
il envisage d aller passer l été à
Etten.
Bien
que de milieux et de caractères différents, ils
vont s'écrire de longues lettres où ils se préoccupent
particulièrement de technique, échangent leurs
savoir-faire et des gravures dont ils font collection.
Rappard viendra lui rendre visite à Etten chez ses parents.
ils dessineront ensemble.
2 dessins de la Cure par Vincent
le dessin d'Anton
Un
peu plus tard, Van Rappard lui viendra en aide il est
issu d une famille aisée qui l entretient
en lui prêtant de l argent pour réaliser
des lithographies.
Dans les périodes de tension entre les deux frères,
il sera le confident des désespérances de Vincent.
Une brouille sérieuse va les opposer quand Vincent lui
envoie une lithographie de sa dernière Suvre dont
il est très fier « Les Mangeurs de Pommes de Terre
».
Rappard
critiquera durement cette Suvre pour ses erreurs de perspective
ou de dessin. Vincent le prend très mal et lui demande
de se rétracter « sans conditions ».
Quelques échanges de lettres acerbes vont faire plier
van Rappard qui retirera ses propos. Mais leur amitié
a été fortement entamée & et n y
résistera pas.